L’évaluation: un incontournable

Discussion intéressante sur le réseau Apprendre 2.0 relativement à l’évaluation. le débat lancé autour de l’affirmation “L’évaluation est à l’apprentissage ce que la prostitution est au sexe.”, faisant référence à un texte paru dans cyberpresse intitulé À trop évaluer les élèves, on les inciterait à tricher.

Je ne crois pas qu’on doive éliminer toute forme d’évaluation. L’évaluation des apprenant vise autant à vérifier leur atteinte des objectifs que la validité de l’enseignement. Je crois toutefois que l’on devrait “déformaliser” l’évaluation, c’est à dire mettre de côté les tests, dictés et examens pour plutôt faire une évaluation continue des apprentissage au travers d’exercices et de mise en application des concepts enseignés.

Par exemple, plutôt de de soumettre des élèves à une dictée, pourquoi ne pas évaluer leur orthographe par la rédaction de courts textes sur des sujets d’actualités liés à l’histoire, la géographie, l’art, etc. On peut aussi se servir de ces textes pour évaluer leur raisonnement logique et leur sens de l’argumentation. On pourrait aussi utiliser un projet scientifique ou un bricolage pour mesurer leurs habilités mathématiques par la prise de mesures.

Bref, il faut les évaluer sans qu’ils ne se sentent évalués, de cette façon ils seront moins portés à tricher. Qui plus est, ils verront probablement davantage l’utilité des notions enseignées qu’en répondant simplement à un questionnaire.

Med Zmaimita ajoute que l’évaluation est obligatoire, sinon, comment s’assurer de l’assimilation, du transfert du savoir, savoir-faire et savoir-être ? Je souscrit en quelque sorte à sa vision des choses puisque même dans l’apprentissage informel il y a immanquablement évaluation. Le besoin ou le désir d’apprendre quelque sujet découle du fait qu’on a évalué l’insuffisance de nos connaissances ou compétences du sujet en question. Et comment va-t-on vérifier que nos apprentissages informels ont porté fruit sinon par une auto-évaluation.

Je m’explique: je veux utiliser le logiciel X mais lorsque je veux effectuer une fonction précise, je me rends compte que je ne sais pas bien m’en servir: c’est de l’auto-évaluation de mes compétences. Je demande ensuite à un collègue de m’expliquer comment faire puis je retourne essayer d’effectuer la tâche en question: j’évalue donc mon apprentissage afin de voir si j’ai compris ou non.

Donc, il est très difficile de passer à côté d’une quelconque forme d’évaluation, qu’elle soit formelle ou non à chaque fois qu’on fait un nouvel apprentissage. En ce sens, je dirais que l’évaluation est plus incontournable qu’obligatoire.

À quoi bon apprendre si on ne met jamais à l’épreuve nos connaissance ou nos compétences?

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