À bas la révolution

Ce matin, en faisant le tour de mes fils RSS je tombe sur un article intitulé “Le Web 2.0 va bouleverser notre manière de concevoir l’e-learning“. Bien que le titre ne soit pas révélateur du contenu de l’article, je suis toujours étonné de voir ce genre de titre qui laisse croire que le Web 2.0 va révolutionner le monde.

Ceux qui suivent mon blogue savent que je demeure réservé face à cette éventuelle “révolution”, préférant plutôt parler d’évolution. Il y a quelques années, on prévoyait que le magasinage en ligne allait révolutionner les habitudes des consommateurs. Pourtant, Wall-Mart ouvre toujours des magasins. Et puis, des chaînes comme Sears offraient déjà le magasinage par catalogue depuis des décennies. Internet n’a rien créé de nouveau, il a simplement informatisé le processus d’achat par catalogue.

Le problème de ceux qui voient dans le web 2.0 une révolution du e-learning, c’est qu’ils ont probablement été exposés à de mauvais contenus où l’interactivité était absente. Demandez à des néophytes ce que signifie pour eux le elearning. Ils vous répondront probablement quelquechose relatif à des écrans de textes avec quelques images. Ce qu’en anglais on appelle des “page turners“. Pas trop interactif.

Les forums de discussion existent depuis des lunes: dans les année 80, je participais déjà, avec mon modem 1200 bps, à des babillards électroniques, ancêtres des forums de discussion. Aujourd’hui encore je consulte régulièrement des groupes de discussion pour trouver des solutions à des problèmes informatiques, mécaniques ou autres. Certes, un Wiki permettrait de mieux organiser l’information contenue dans ces groupes de discussion, mais ce ne serait qu’une amélioration de ce qui existe déjà, pas quelque chose de nouveau.

Tout cela pour dire que ceux qui attendent la révolutiuon risquent d’être déçus. Une révolution est un changement brusque et en profondeur qui bouleverse l’ordre établi dans un domaine quelconque. Jusqu’ici, l’implantation du web 2.0 n’a rien de brusque et ne change en rien l’ordre établi.

Un peu comme pour le bug de l’an 2000, l’épidémie de grippe aviaire et autres cataclismes qui n’ont jamais eu lieu, certains experts exagèrent encore un fois afin de se donner de l’importance… et faire des $$$.

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