La frénésie du 2.0 se poursuit

George Siemens faisait référence hier sur elearnspace à un article présentant la Science 2.0. Eh oui, encore un 2.0. Comme si on venait de réinventer la science, un peu comme on affirme avoir réinventé Internet avec le Web 2.0 et même l’enseignement avec le learning 2.0.

Ça me rappelle la folie des “Clubs” qui a suivi dans les année 1980-90 l’apparition en Amérique du Nord des Club Price (aujourd’hui Costco), ces magasins entrepôts où on peut acheter un peu n’importe quoi en quantité industrielle et au prix du gros, à condition d’en être membre. Leur implantation a vu apparaître plusieurs autres soit-disant clubs (au Québec du moins): Club Piscine, Club Tapis, Club Fitness, Club Voyages, etc. qui n’avaient souvent rien à voir avec le concept original. On surfait simplement sur la vague du concept de “Club” qui était associé à des prix bas.

Le 2.0 semble suivre la même voie: dès qu’on se met à collaborer en ligne pour faire quelquechose, on y appose une étiquette 2.0. Comme si rien n’avait évolué depuis des millénaires et que tout à coup, les outils du Web social venaient tout réinventer. À mon avis, bien que le concept du 2.0 soit plutôt clair en ce qu’il réfère à la socialisation en réseau sur le Web, il me semble que d’accoler un 2.0 à tout réflète une certaine paresse intellectuelle. Pourquoi ne pas essayer de définir ces nouveaux concepts en leur accolant un nom qui leur soit propre plutôt que de simplement y ajouter un 2.0.

Par exemple, le Web 2.0 devrait être appelé Web social et l’apprentissage 2.0 est plutôt l’apprentissage en réseau. Pour la science 2.0, je ne suis pas assez familier avec le concept, mais elle serait probablement mieux définie par un nom qui lui serait propre que par un simple numéro de version.

Cessons cette paresse intellectuelle et appelons les choses par leur nom.

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